SANTé
D'Hyppocrate à nos jours
vertus antiques
Le cresson est connu depuis l’antiquité pour ses vertus médicinales et ses propriété thérapeutique.
Cresson, qu’ HIPPOCRATE recommandait comme expectorant, DIOSCORIDE et PLINE lui reconnaissaient des propriétés diurétiques.
Au Moyen Age, il était employé comme dépuratif et dans les affections pulmonaires.
Egalement réputé comme reconstituant efficace, l’histoire raconte que lors de l’un de ses fréquents séjours à Vernon, en l’été 1261, alors qu’il avait faim et soif, le roi Saint-Louis consomma une salade de cresson et s’en trouva si bien qu’il accorda aussitôt à cette petite ville de l’Eure le privilège de faire figurer trois bottes de cresson sur ses armoiries : d’argent à trois bottes de cresson Sinople liées d’or.
La Beauce à son tour bénéficiera du symbole, (à droite) associé à celui du blé, l’aliment noble par excellence.
A partir du XVI siècle, les vertus diurétiques, apéritives et antiscorbutiques du cresson sont unanimement reconnues. Une brochure datant du début du XIX siècle intitulé « Observations sur le rôle thérapeutique du suc concentré de cresson », du Docteur DUPUY, éminent médecin, chimiste de l’Académie des sciences de Paris, rassemble un grand nombre d’observations de malades guéris grâce à la médecine par les plantes.
Prévention nutritionnelle
Le cresson peut contribuer non seulement à une meilleure qualité de l’alimentation, mais aussi à une réelle prévention nutritionnelle.
La composition très originale du cresson en fait un légume particulièrement indiqué dans le cadre de la prévention nutritionnelle de l’anémie ferriprive. Riche en fer, mais aussi en folates, indispensables à la synthèse des globules rouges, le cresson est également riche en vitamine C, qui facilite l’assimiliation du fer végétal au cours de la digestion. C’est un légume à consommer régulièrement.
Le cresson est un des légumes verts les plus riches en minéraux, en anti-oxydants et en vitamines. Il apporte très peu de calories mais c’est une sorte de fortifiant naturel en raison de la combinaison de fer et d’acide folique qui sont tous deux nécessaires à la fabrication des globules rouges et de la présence de vitamine C qui favorise l’absorption du fer.
Pour cela, il devrait plus souvent remplacer la laitue ou une autre salade verte, bien plus pauvres que lui en éléments nutritionnels.
En 1997 une équipe irlandaise (Ulster) étudiant les propriétés diététiques du cresson dans le suivi du sevrage tabagique (prévenir l’obésité) constata une amélioration de 23% des risques tumoraux et ce aussi bien chez ceux qui avaient arrêté de fumer que chez ceux qui ont encore une chance sur trois de développer un cancer. La vitamine C, le Carotène et la Lutéïne avec leur propriétés anti-oxydantes, aidant les cellules dans leur auto-défense.
Le « World Cancer Research Fund » (Fondation mondiale pour la recherche sur le Cancer) et l’ « American Institute for Cancer Research » concluaient que près de 40% des décès par cancer auraient pu être évitées avec une bonne diététique alimentaire. Cela représente 3 à 4 millions de cas !
De même que l’on sait que certains extraits d’huiles de moutardes ont un effet destructeur par apoptose sur les cellules cancéreuses circulantes, (utilisés en chimiothérapie) de même la substance (PEITC) contenue dans le cresson en grande quantité pourrait être utilisée dans les régimes préventifs suggérés. A condition d’être entendus … A suivre !
ÉTUDES SCIENTIFIQUES
Titre & Auteur
Cette étude scientifique américaine à été réalisée sous la direction de Di Noia J. Elle est intitulée : Defining Powerhouse Fruits and Vegetables: A Nutrient Density Approach. Prev Chronic Dis 2014;11:130390. DOI: http://dx.doi.org/10.5888/pcd11.130390
L’étude à été publiée dans la revue «Preventing Chronic Disease (PCD)», une revue de santé publique, à comité de lecture, parrainée par les Centers for Disease Control and Prevention et rédigée par des experts du monde entier. PCD a été créé en 2004 par le Centre national de prévention des maladies chroniques et de promotion de la santé avec pour mission de promouvoir le dialogue entre les chercheurs, les praticiens et les décideurs du monde entier sur l’intégration et l’application des résultats de la recherche et de l’expérience pratique pour lutter contre les disparités en matière de santé, faire progresser l’équité en santé , et améliorer la santé de la population.
Le résumé et les résultats ci-après sont extraits de l’étude et en sont la traduction fidèle.
Résumé
Les directives nutritionnelles nationales mettent l’accent sur la consommation de fruits et légumes à forte teneur en éléments nutritifs (PFV), les aliments les plus fortement associés à un risque réduit de maladies chroniques ; pourtant, les efforts pour définir le PFV font défaut. Cette étude a développé et validé un schéma de classification définissant les PFV comme des aliments fournissant, en moyenne, 10 % ou plus de valeur quotidienne pour 100 kcal de 17 nutriments qualifiants. Sur les 47 aliments étudiés, 41 satisfaisaient au critère de haute teneur en éléments nutritifs et étaient plus riches en nutriments que les non-PFV, fournissant une preuve préliminaire de la validité du schéma de classification. Le schéma de classification proposé est proposé comme un outil d’éducation nutritionnelle et de conseils diététiques.
Résultats de l’étude
Sur 47 aliments étudiés, tous sauf 6 (framboise, mandarine, canneberge, ail, oignon et myrtille) satisfaisaient au critère de haute teneur en éléments nutritifs (Tableau 2 ).
Les scores de densité nutritionnelle variaient de 10,47 à 122,68 (score médian = 32,23) et étaient modérément corrélés avec le groupe à forte teneur en éléments nutritifs (ρ = 0,49, P= 0,001).
Le système de classification était robuste en ce qui concerne les nutriments protecteurs contre les maladies chroniques (97 % des aliments classés comme PFV ont été classés séparément comme tels sur la base de 8 nutriments protecteurs contre le cancer et les maladies cardiaques => cf Tableau 1)).
Pour faciliter l’interprétation, les scores supérieurs à 100 ont été plafonnés à 100 (ce qui indique que l’aliment fournit, en moyenne, 100 % de la VQ des nutriments qualifiants pour 100 kcal).
Les items des groupes crucifères (cresson, chou chinois, chou vert, chou frisé, roquette) et à feuilles vertes (blettes, betteraves, épinards, chicorée, laitue frisée) étaient concentrés dans la moitié supérieure de la distribution des scores (tableau 2) alors que les items appartenant au jaune/orange (carotte, tomate, courge d’hiver, patate douce), allium (oignon vert, poireau), agrumes (citron, orange, citron vert, pamplemousse) et baie (fraises, mûres) étaient concentrés dans la moitié inférieure (4-7).